lundi 5 décembre 2016

Le coup de blues du lundi soir...

Il y a ce verbe anglais que j'aime beaucoup... "muse"... qu'on traduit généralement par songer ou méditer. Je l'associe souvent à une humeur doucement mélancolique... C'est le mot qui m'est venu ce soir alors que j'essayais de mettre des mots sur les émotions qui me traversaient en regardant les flammes de notre foyer...

Je vais être honnête, je fais partie de ces mères que d'aucun (surtout d'aucune) regarde un peu de haut à la sortie de l'école... Antonin est un petit garçon plein d'énergie, ses problèmes de vue le rendent malhabile, et puis c'est une petite cocotte minute... Souvent ses émotions le submergent, ses colères sont fréquentes, il invente régulièrement de nombreux "rituels" qu'il entend faire respecter à la lettre... Une façon pour lui de se rassurer, de canaliser son chaos intérieur...

Il m'arrive souvent de me trouver démunie face à ces manifestations si peu "conformes" à ce qu'il est de bon ton d'attendre d'un enfant de 5 ans "bien élevé"... Antonin fait figure d'un petit sauvageon. Je le reconnais volontiers: je tâtonne souvent, et, c'est vrai, j'accepte beaucoup de choses de sa part... Il m'a toujours paru évident qu'il ne servirait à rien de chercher à le "contraindre" à rentrer dans le moule et d'user d'autorité. Et comme je suis loin d'avoir une confiance en moi du tonnerre, je sens alors les regards appuyés de certaines mamans, ou des nourrices des petits camarades de mon petit zèbre...  Elles me reprochent peut-être de donner un bien mauvais exemple à leurs chers bambins... Et c'est loin d'être facile à vivre... ça m'atteint, je le reconnais. Dur, dur de se sentir jugée et estampillée "mère qui décidément ne sait pas y faire".

Soyons clairs, il m'arrive souvent aussi de perdre patience, de crier... Mais j'ai toujours considéré ces moments où je finis par exploser comme un terrible aveu d'échec et de faiblesse... Je voudrais savoir m'ajuster toujours un peu plus et être une aide, plutôt qu'un obstacle, pour lui permettre de gérer ce tourbillon intérieur qui l'habite...

Alors, c'est vrai, vu de l’extérieur, je suis une mère laxiste... La mère "à la ramasse" par excellence: celle qui n'insiste pas pour que son fils ait son bonnet vissé sur la tête avant de sortir (surtout quand je ne porte pas moi-même de bonnet même si, officiellement, c'est l'hiver...), celle qui n'en fait pas un drame si son pantalon est tâché ou troué quand elle va le chercher à midi parce qu'il a joué pendant la récréation, celle qui accepte qu'un petit homme de 5 ans lui dise "aujourd'hui tu dois passer par là et c'est moi qui passe en premier!", celle qui ne lui fait pas la leçon dans le couloir et devant ses petits camarades si sa maîtresse m'a informée (pas toujours discrètement il faut le dire) qu'il a poussé un autre enfant pendant la récréation (on en reparlera une fois rentrés à la maison), celle qui lui demande de faire attention à ne pas bousculer les gens sur le trottoir mais qui n'en fait pas toute une histoire s'il lui arrive de frôler d'un peu trop prêt un de ses petits camarades alors qu'il file sur sa draisienne pour retourner à la maison, celle qui accepte que son fils aille plusieurs mètres devant sur le trottoir sans insister pour qu'il reste accroché à la poussette de sa sœur pendant tout le trajet parce que c'est plus prudent (Et puis je sais qu'il s'arrêtera au bout du trottoir et m'attendra pour traverser, n'en déplaise à certains), celle enfin qui accepte que son fils parle un peu fort, s'exclame à propos de choses et d'autres, s'invente des histoires...

Et la plupart du temps j'assume... Surtout quand je lis les ouvrages d'Isabelle Filliozat ou Catherine Gueguen...

Mais ce soir, c'est dur....

2 commentaires:

  1. Merci pour ce partage... moi c'était samedi soir en visite chez des cousins qui ont une autre vision de l'éducation que la mienne... et j'ai beau être assez sûre de mes choix, parfois c'est dur quand on voit les petits cousins hyper polis qui ne bougent pas pendant le repas et la mienne qui s'agite... ben oui, chez nous, on est du genre à avoir la bougeotte pendant le repas alors je ne vois pas au nom de quoi j'obligerais ma fille à rester assise immobile alors que ces parents ne le font pas... le soucis, c'est que nous adultes, quand on est invités dnas une maison qui a des règles différentes, on s'adapte, mais pour elle du haut de ses même pas 3 ans, c'est difficile évidemment... alors j'ai gambergé tout le dimanche...

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  2. Oh, le coup de blues qui suit les repas de famille, comme je le connais bien moi aussi! ;-) Je m'y prépare ces jours-ci... Dommage que Noël soit si souvent entaché par ces moments de confrontation entre des visions de l'éducation qui semblent s'opposer... Je dis "semble" parce que je ne doute pas que toutes ces personnes qui semblent me regarder de travers aiment leurs enfants autant que j'aime les miens et qu'une fois écartées ces questions de savoir si un enfants doit rester à table jusqu'à la fin du repas, finir son assiette ou pas... Nous nous retrouvons sur l'essentiel: nous voulons le meilleur pour nos enfants, qu'ils soient heureux et qu'ils trouvent leur chemin...

    Souvent je me dis que nous gagnerions tous à porter un regard davantage bienveillant sur ceux que nous rencontrons...

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